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Soutenance de thèse de Claire Ricard

Publié le 30 juin 2021 Mis à jour le 2 juillet 2021
Date
Le 09 juillet 2021 De 16:00 à 18:30

Investissements familiaux en éducation et genre

Composition du jury

Directeurs de thèse
Martine Audibert, Directrice de recherche émérite, CNRS-Université Clermont Auvergne
Fouzi Mourji, Professeur, Université Hassan II

Co-encadrante
Francesca Marchetta, Maître de conférences, Université Clermont Auvergne

Rapporteurs
Isabelle Chort, Professeure, Université de Pau
Abdelhak Kamal, Professeur, Université Hassan I

Suffragants
Lhacen Belhcen, Professeur, Université Hassan II
Abdellatif Komat, Professeur, Université Hassan II
Louise-Pierrette Mvono, Spécialiste principale en éducation, Banque mondiale

Résumé de la thèse

Cette thèse observe l’effet de trois facteurs peu étudiés de l’investissement familial en éducation en fonction du genre.

Le Chapitre 1 analyse l’effet du rang de naissance sur la transition à l’âge adulte à Madagascar. En utilisant des données individuelles de panel collectées en 2004 et en 2012, nous trouvons que les aînés des fratries malgaches quittent l’école plus tôt que leurs frères et soeurs cadets. Ils atteignent alors un niveau d’éducation plus faible, ce qui limite le développement de leurs compétences cognitives. Les aînés sont également amenés à travailler hors de l’entreprise familiale à un plus jeune âge. Nous n’observons un effet du rang de naissance sur l’âge au mariage que pour les filles. Les aînées se marient plus tôt. Nous pensons que nos résultats illustrent une stratégie d’investissement des ménages dans l’éducation des enfants. La transition plus précoce des aînés dans la vie d’adulte permet aux ménages d’avoir davantage de ressources à investir dans l’éducation des plus jeunes.

Le Chapitre 2 étudie l’impact de l’âge au mariage de la mère sur la scolarisation de ses enfants au Maroc. Les résultats qui ressortent de cette analyse sont assez surprenants : les mères qui ont été mariées jeunes tendent à investir davantage dans l’éducation de leurs enfants, particulièrement de leurs filles. Étant donné que l’effet positif du mariage précoce de la mère n’est trouvé que pour les plus jeunes générations de parents, nous faisons l’hypothèse qu’il est le reflet d’une prise de conscience de l’importance de l’éducation, notamment de celle des filles, de la part d’individus qui en ont été particulièrement privés.

Le Chapitre 3 explore les effets du programme marocain de transferts monétaires conditionnels pour l’éducation (Tayssir) sur l’apprentissage des élèves. Grâce aux données du système d’information du Ministère de l’Education Nationale (MASSAR), nous montrons que le programme Tayssir continue de contribuer à la réduction de l’abandon scolaire, plus particulièrement des filles, près de 10 ans après sa mise en place. Cependant, nous trouvons qu’il n’a pas été suffisamment accompagné de mesure d’amélioration de l’offre éducative pour permettre aux enfants d’apprendre dans de meilleures conditions. Nous démontrons que les garçons qui bénéficient du transfert monétaire ont de moins bons résultats à l’examen de fin de primaire que ceux qui n’en bénéficient pas. Nous expliquons ce résultat par l’augmentation de la taille des classes induites par la réduction de l’abandon scolaire dans les communes bénéficiaires. En ce qui concerne les filles, nous ne trouvons pas que l’augmentation de la taille des classes a impacté négativement leurs résultats à l’examen de fin de primaire. Bien au contraire, grâce au programme Tayssir, elles ont plus de chances d’obtenir la moyenne à cet examen et d’être inscrites au collège l’année suivante.

Mots-clés

Economie du développement ; Education ; Inégalités des genres ; Allocation intra-ménage ; Rang dans la fratrie ; Reproduction scolaire ; Mariage précoce ; Transferts monétaires conditionnels ; Madagascar ; Maroc.

theses.fr/s189769