FISCAID, Comportements fiscaux, aide et décentralisation en Ouganda

Le projet 

Le projet FISCAID, coordonné par Nathalie Ferrière (AMSE, Sciences Po Aix), vise à fournir de nouvelles perspectives empiriques sur la capacité de l'aide à remplir ses fonctions principales dans un contexte en évolution. FISCAID propose d'utiliser l'Ouganda comme étude de cas pour analyser les divers mécanismes par lesquels l'aide étrangère influence le comportement fiscal du pays récipiendaire, en se concentrant sur les dépenses publiques et les recettes domestiques au niveau national et infranational. Cela permettra de fournir des informations aux théoriciens et aux décideurs politiques sur la manière de mettre en œuvre un financement externe efficace, tout en évitant le dilemme du Samaritain. Les données administratives du ministère ougandais des Finances, de la Planification et du Développement économique (MFPED), déjà collectées, seront mobilisées pour des analyses économétriques visant à :

  1. déterminer dans quelle mesure l'aide est fongible et son impact sur le comportement fiscal des gouvernements récipiendaires dans le contexte de la fragmentation et de la décentralisation de l'aide ; 
  2. examiner si ces effets fiscaux influencent l'efficacité de l'aide et, plus largement, le développement.

Le projet comprend deux volets :

  • une étude sur l'impact de l'aide sur les finances publiques 
  • une analyse de l'efficacité de l'aide. 

L'équipe

Le projet porté par l'AMSE mobilise une équipe de chercheurs internationaux : Marin Ferry (Université Gustave Eiffel), Antoine Boucher (Université de Gottingen), Emilie Caldeira (Université Clermont Auvergne, CERDI, FERDI), John Bosco Onyema et Edward Bbaale (Université de Makerere) et Lisa Chauvet (Université Paris I, CES, FERDI). 

Côté CERDI, Emilie Caldeira contribue au premier volet de l'étude qui porte sur l'impact de l'aide sur les finances publiques. Experte des politiques de décentralisation et de finances publiques dans les pays en développement, elle a produit de nombreuses recherches sur ce thème. Par ailleurs, elle accompagne et conseille les États dans la mise en œuvre de leur politique fiscale. 

La méthode 

Impact de l'aide sur les finances publiques

Le work package 1 vise à fournir une analyse exhaustive de l'impact de l'aide étrangère sur les finances publiques. Le WP1.1 consiste à constituer une base de données complète des finances publiques nationales et locales de l'Ouganda et à documenter l'imprévisibilité de l'aide budgétaire. Le WP1.2 examine l'impact de l'aide étrangère sur les dépenses et les revenus publics, afin d'évaluer la présence du dilemme du Samaritain. Le WP1.3 explore la concurrence fiscale entre les gouvernements locaux dans le contexte des flux d'aide étrangère.

Impact de l’aide sur la santé

Le deuxième work package a pour objectif de revisiter la littérature sur l'efficacité de l'aide en :

  1. examinant l'impact de l'aide sur les résultats en matière de santé en présence de fongibilité de l'aide
  2. analysant l'efficacité comparative de l'aide et des dépenses financées localement sur la croissance au niveau infranational (WP2.2). Elle s’appuiera sur des données de l’enquête (DHS) et sur les LSMS-ISA de la Banque mondiale. 

Les partenaires 

Ce projet a obtenu le soutien de l’Agence nationale de la recherche (ANR). 

Photo : Kampala Uganda, Eric Okuru, Pexels.