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Soutenance de thèse de Yoro Diallo

Publié le 29 juin 2021 Mis à jour le 1 juillet 2021
Date
Le 06 juillet 2021 De 09:00 à 12:00
Lieu(x)
Pôle Tertiaire - Site La Rotonde - 26 avenue Léon Blum - 63000 Clermont-Ferrand
Salle Pascal - 313

Analyse des impacts socio-économiques du changement climatique dans les pays en développement

Composition du jury

Directeur de thèse
Michaël Goujon, Maître de conférences-HDR, Université Clermont Auvergne

Co-encadrant de thèse
Sébastien Marchand, Maître de conférences, Université Clermont Auvergne

Rapporteurs
Céline Nauges, Directrice de recherches, INRAE
Michel Simioni, Directeur de recherche, INRAE Suffragants
Martine Audibert, Directrice de recherches émérite, CNRS-Université Clermont Auvergne
Etienne Espagne, Economiste, Agence Française de Développement (AFD)

Résumé de la thèse

Il est un fait avéré que les conséquences du changement climatique font peser une menace considérable sur le bien-être de l'humanité tout entière. Depuis de nombreuses années maintenant, les conséquences du changement climatique, parmi lesquelles les sécheresses, les inondations et l'accroissement de la fréquence et de l'intensité des phénomènes météorologiques graves, se font sentir partout sur la planète. Par ailleurs, les coûts économiques de ces phénomènes climatiques sont plus importants dans les pays en développement qu’ailleurs. En effet, la variabilité de la température ou de la pluviométrie réduit fortement la productivité agricole qui est le secteur prédominant dans ces pays. Aussi, leurs défaillances institutionnelles sont un obstacle à leur adaptation ou à faire face aux effets pervers du changement climatique. Ainsi, cette thèse contribue à la littérature existante en proposant quatre chapitres sur les impacts socioéconomiques du changement climatique en Asie du Sud-Est et en Afrique. Plus précisément, nous analysons les impacts des tendances et chocs climatiques sur l'activité agricole, la sécurité alimentaire, le bien-être des ménages, et les conflits sociaux. Les deux premiers chapitres s’intéressent au cas du Vietnam et les deux derniers chapitres se concentrent sur l’Afrique. Dans le premier chapitre, les résultats indiquent que les chocs climatiques ont deux effets (direct et indirect) sur la productivité agricole. L’effet direct est appréhendé par l’impact non linéaire de la moyenne de la température et de la précipitation sur le rendement agricole. Ensuite, l’effet indirect est capté par la relation négative et significative entre les chocs climatiques et l’efficience technique des producteurs agricoles. Aussi, les résultats des simulations sont pessimistes quant à l’évolution de l’efficience technique dans un contexte où le réchauffement climatique sera plus important. Par la suite, dans le second chapitre, nous menons une réflexion sur la relation entre les facteurs de risques environnementaux et la sécurité alimentaire à travers une analyse multidimensionnelle. Les résultats de ce chapitre indiquent que les facteurs de risques environnementaux qui incluent la variabilité du climat empêchent les ménages ruraux d’atteindre un statut nutritionnel adéquat. Le chapitre 3 s’intéresse à l’analyse de la relation entre bien-être et conditions climatiques au Mali. Il ressort de ce chapitre que le bien-être des ménages au Mali est sensible aux conditions climatiques. Plus intéressant, nos résultats montrent que l’élasticité de la consommation à la variation de la pluviométrie varie selon les types de consommation et les groupes socio-économiques. Premièrement, nous trouvons que la valeur de l’élasticité consommation-pluviométrie est plus élevée pour la consommation non alimentaire et beaucoup plus faible pour la consommation alimentaire. Deuxièmement, nous trouvons que les ménages pauvres qui sont le plus souvent situés loin de la capitale (Bamako) et dépendants fortement des revenus agricoles sont les plus touchés par la variabilité et l’instabilité du climat. La pauvreté étant un déterminant clé des conflits en Afrique, le chapitre 4 analyse l’impact des chocs climatiques sur l’incidence des conflits domestiques. Nous trouvons que les chocs climatiques,tels que capturés par l’indice d’aridité augmentent la probabilité des conflits domestiques jusqu'à 38 %. Cet effet est amplifié dans les pays où la répartition des revenus est plus inégale et où la proportion de jeunes hommes est plus importante. Les résultats de ce chapitre mettent aussi en évidence des facteurs clés de résilience, notamment l'amélioration constante de la mobilisation des recettes intérieures, le renforcement de la protection sociale et l'augmentation des investissements publics dans le secteur agricole.

Mots-clés

Changement climatique, chocs climatiques, agriculture, sécurité alimentaire, bien-être, pauvreté, conflits, pays en développement, Asie du Sud-Est, Vietnam, Mali, Afrique, économétrie appliquée.

theses.fr/s216098