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Soutenance de thèse de Jérémy Pepy

Publié le 27 septembre 2021 Mis à jour le 27 septembre 2021
Date
Le 04 octobre 2021 De 09:00 à 11:30
Lieu(x)
Pôle Tertiaire - Site La Rotonde - 26 avenue Léon Blum - 63000 Clermont-Ferrand
Salle Pascal - 313

Banking Regulation and Financial Development

Banking Regulation and Financial Development

Composition du jury

Directeurs de thèse :
Mickaël Goujon, Maître de conférences-HDR, Université Clermont Auvergne
Benjamin Williams, Professeur, Université Clermont Auvergne

Rapporteurs :
Laëtitia Lepetit, Professeure, Université de Limoges
Yamina Tadjeddine-Fourneyron, Professeure, Université de Loraine

Suffragants :
Vianney Dequiedt, Professeur, Université Clermont Auvergne
Éric Lamarque, Professeur, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
Florian Marsaud, Directeur Gouvernance des risques, BPCE

Résumé

La crise financière mondiale de 2007-2009 a souligné le besoin de reconsidérer le modèle de régulation du secteur bancaire jusqu’alors établi. Bien que de nombreuses réformes financières aient été menées pour rétablir les conditions d’une croissance économique et d’une stabilité financière soutenables, peu de travaux soulignent le rôle du développement financier à satisfaire ces conditions. Ce travail doctoral a pour objectif de nourrir cette discussion en tentant précisément d’établir le lien entre développement financier et régulation bancaire. En particulier, nous choisissons comme cas d’étude l’Union Européenne (UE) tant la mise en oeuvre d’un modèle de régulation unique confronté à l’hétérogénéité des systèmes financiers des pays membres rend ce cas particulièrement adapté à notre question de recherche.

Au chapitre 2, nous étudions empiriquement la relation entre capitalisation, liquidité et développement bancaire au niveau macroéconomique dans l’objectif de mieux comprendre les implications que peut avoir le cadre réglementaire tel que défini au sein de l’Union Bancaire Européenne (UBE). Les résultats montrent que les niveaux de capitalisation et de liquidité ont un impact sur le développement bancaire et en conséquence, la politique de régulation constitue un instrument authentique de la stabilité financière en régulant la taille du système bancaire. Nous montrons aussi que la sensibilité du capital et de la liquidité au développement bancaire diffère selon la région économique auquel le système financier appartient. Ainsi, une régulation unique par les instruments de capital et de liquidité peut avoir des impacts différents sur le développement du système bancaire non négligeables pour les autorités de régulation soucieuses d’assurer la stabilité financière.

Dans la mesure où la capitalisation et la liquidité semblent constituer des déterminants importants du développement bancaire, il convient d’obtenir une compréhension fine de l’impact d’un cadre prudentiel à la fois articulé autour du capital et de la liquidité sur le comportement de prêt de la banque. Ceci dans l’objectif de comprendre les fondements de la production de crédit du système bancaire et donc du développement bancaire. Nous établissons au chapitre 3 une théorie positive du comportement bancaire dans une configuration réglementaire à la Bâle III. Nos résultats soulignent tout d’abord les implications communes des instruments de capital et de liquidité. Nous mettons aussi en avant le rôle que peut jouer la concurrence dans le comportement bancaire en déterminant à la fois l’offre de prêt et la structure du passif de la banque. En conclusion, nous soulignons le besoin de déterminer l’impact d’une telle régulation dans le but de ne pas générer de distorsions potentiellement dommageables à la fois pour la croissance économique et la stabilité financière.

Dans le chapitre 4, nous menons une étude empirique de la relation capital, liquidité et crédit au niveau micro, ceci dans le but de tester la théorie établie au chapitre 3. Tout d’abord, nous montrons qu’un instrument tel que le Net Stable Funding Ratio (NSFR) est complémentaire de l’instrument du capital car il renforce l’offre de prêt du système bancaire. Nos résultats suggèrent que cette offre de prêt est sensible à la qualité du capital non négligeable pour établir la conduite de la politique monétaire au sein de l’UE dont les enjeux de croissance économique et de stabilité financière sont communs à la politique de régulation. Les résultats montrent aussi que l’efficacité de règles en capital et de liquidité diminue lorsque le développement du système bancaire s’accroît.

En conclusion générale, nous montrons que régulation bancaire et développement financier n’apparaissent pas comme des concepts indépendants l’un de l’autre. Les travaux présentés dans ce travail doctoral soulignent donc la nécessité pour les autorités de régulation de prendre en compte la dimension de développement financier tant l’application d’un modèle de régulation peut avoir des conséquences en termes de développement financier et in fine, de stabilité financière. Nous montrons aussi que l’application seule de règles en capital et de liquidité ne semble pas suffire pour assurer la stabilité financière en particulier quand la taille du système bancaire se développe. Dans ce cadre, il apparaît opportun d’adopter un cadre couplant la fonction prudentielle et de supervision pour assurer la stabilité financière comme c’est le cas pour l’UE où des entités à risque systémique caractérisent le système financier. Définir la conception de cette architecture et de son efficacité à assurer la stabilité financière reste cependant une question ouverte tant les économies à l’échelle mondiale présentent des caractéristiques différentes.

Mots-clés

Développement financier, régulation bancaire, régime prudentiel, Bâle III, offre de crédit, comportement bancaire, canal du capital bancaire, politique monétaire

theses.fr/s181651