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Soutenance de Pierre Lesuisse

Publié le 19 mai 2021 Mis à jour le 19 mai 2021
Date
Le 26 mai 2021 De 14:00 à 16:30
Informations complémentaires :Soutenance par visio-conférence partielle

From economic transition to the monetary union: Empirical elements regarding the CEECs, in the context of the European Union

Composition du jury

Directeurs de thèse
BOUBTANE Ekrame,Maître de Conférences-HDR, Université Clermont Auvergne
COMBES Jean-Louis, Professeur, Université Clermont Auvergne

Rapporteurs
BARBIER-GAUCHARD Amélie,Maître de Conférences-HDR, Université de Strasbourg
PARENT Antoine, Professeur, Université de Paris VIII
Suffragants
LEVIEUGE Grégory, Professeur,Université d’Orléans
MINEA Alexandru, Professeur, Université Clermont Auvergne

Résumé

Le sujet de l’économie internationale consiste, donc, en des questions soulevées, par les problèmes particuliers, de l’interaction économique, entre États souverains." (Krugman et al., 2011).

L’innovation institutionnelle se met au service de ces interactions. Ainsi les pays européens, sur fond social, tentent d’utiliser le levier de la coopération économique, pour permettre à des siècles de conflits, de se transformer en atout économique. Une telle construction, aux pantagruéliques rebondissements, fusion d’Histoire et d’empires, non loin de l’utopie États-Unis d’Europe de Victor Hugo, démontre l’incroyable ingéniosité, avec laquelle les hétérogénéités nationales semblent parfaire le paradigme Europe.

Nous proposons, dans cette thèse, d’éclairer certains de ces défis, au regard des pays qui, il n’y a pas un demi-siècle, marquaient la fracture du continent, les PECO. Ces économies, passées du stade en transition à économie développée, sont un cas d’étude sans précédent pour la compréhension des challenges économiques internationaux.

Après avoir explicité le cadre général, dans lequel s’inscrivent ces travaux (chapitre 1), nous tâchons d’éclairer l’impact, de la politique monétaire de la BCE, sur les pays périphériques de la zone Euro, cependant membre de l’UE. Dans ce chapitre 2, nous construisons deux groupes de pays,selon leur régime de change envers l’Euro (fixe ou flexible). A partir de là, en utilisant des données monétaires, de prix et de production, nous mesurons l’impact d’un choc monétaire, par la BCE, sur les PECO. Nous trouvons que l’intégration économique induit des effets de débordement qui viennent influencer les décisions monétaires domestiques. De manière cohérente, les pays en change fixe, subissent plus fortement la politique monétaire de la BCE. Cependant, dans les deux groupes de pays, nous trouvons que les débordements ont tendance, à avoir moins d’impact, sur la volatilité de nos variables, au cours de la dernière décennie. Nous l’expliquons, par un canal du taux de change, plus efficace, pour absorber les chocs (en change flexible) et une crédibilité accrue des institutions monétaires domestiques.

Alors que nous venons de voir que des effets de débordement agissent dans les PECO, nous ne pouvons, nous empêcher, de relier cela, aux enjeux monétaires domestiques. La première phase de la transition, au cours des 90’s, a été marquée par une forte inflation et par un taux de chômage très élevé. Ces dernières années sont sous le signe d’une inflation, qui semble maitrisée et d’un chômage relativement faible. Cela laisse à penser, que la crédibilité monétaire et que l’efficacité des banques centrales domestiques, ont été restaurées.

Pourtant dans le processus d’accession à la zone Euro, les marges de manœuvre monétaires deviennent toujours plus restreintes. Tout au long du chapitre 3, nous utilisons la célèbre courbe de Phillips pour appréhender la relation, entre le taux de chômage et l’évolution des prix, comme proxy de l’efficacité de la politique monétaire. Les pays Baltes, la Slovénie et la Slovaquie nous permettent de mesurer l’impact des changements, de régimes de change, au cours de l’accession à la zone Euro. Dans le MCE-II, la relation est négative et significative. Néanmoins celle-ci disparait, au moment d’entrer dans l’union monétaire. Nous expliquons ce résultat par le fait que dans une union monétaire, les "petites" économies n’ont pas un poids suffisant pour influencer significativement les décisions de politiques monétaires.

Si pour être pleinement efficace, la politique unique de la BCE doit se confronter, à des économies relativement homogènes, cette homogénéité transcende la sphère monétaire et touche directement l’économie réelle (en témoigne la courbe de Phillips). Les mécanismes d’ajustements, dans une union optimale, permettent de lisser l’impact des chocs asymétriques. Pour cela, le marché du travail nécessite une flexibilité (des salaires) et une mobilité des facteurs accrue. Le chapitre 4 analyse les mécanismes d’ajustement régionaux, face à un choc exogène d’emploi. En utilisant des données régionales NUTS-II, nous construisons un panel VAR, pour appréhender ces mécanismes. Nous introduisons différentes hétérogénéités et constatons que le taux de participation au marché du travail est relativement plus sensible, dans les PECO, plutôt que dans l’EU-15 et que les femmes sont d’autant plus en situation de vulnérabilité. Nous trouvons également que les régions pauvres, au sein de l’EU-28, s’ajustent moins rapidement après un choc, amenant de la persistance dans les effets négatifs, tels que le chômage.

Pour apporter une réponse institutionnelle, aux dysfonctionnements du marché du travail, que nous venons de mettre en lumière, il apparait évident, de voir la flexibilité de l’offre de travail, comme un mécanisme d’ajustement performant. Cette flexibilité se définit au sens de la mobilité inter-régionale, mais également dans une mobilité intersectorielle.

Accroître la mobilité intersectorielle est possible via la formation, l’éducation. Inscrit dans la stratégie EU-2020, l’augmentation du niveau d’éducation de la population est un pilier des politiques européennes, cependant que des disparités significatives perdurent entre les pays. En utilisant une équation de croissance, le chapitre 5 vient apporter des éléments de réponse, sur la question du financement de l’éducation. Pour ce faire, nous sortons du cadre européen pur et utilisons des données de panel sur un ensemble de pays à moyen et haut revenus. Nous nous concentrons sur les dépenses publiques d’éducation, comme proxy du capital humain. Alors que la relation est significative, dans les paysà haut revenu, elle ne tient pas, dans le groupe inférieur. Nous utilisons alors un indice d’efficacité et constatons que l’impact, de la dépense publique d’éducation, sur la croissance est significatif dans les pays dont la dépense est relativement efficace, pour générer du capital humain. En cela, nous venons rappeler, qu’augmenter l’effort budgétaire en soi, n’est pas une réponse adéquate, s’il n’est pas accompagné d’une hausse conjointe du capital humain.

Mots-clés

Politique monétaire, spilloversinternationaux, union monétaire, zone euro, union européenne, marché du travail, taux de chômage, taux de participation, éducation –politique d’éducation, capital humain, croissance endogène, fiscalité et taxation, courbe de Phillips.

theses.fr/s181460