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Soutenance de Kodjo Adandohoin

Publié le 26 novembre 2021 Mis à jour le 2 décembre 2021
Date
Le 03 décembre 2021 De 14:30 à 17:00
Lieu(x)
Pôle Tertiaire - Site La Rotonde - 26 avenue Léon Blum - 63000 Clermont-Ferrand
Salle Pascal - 313

Quatre essais sur la transition fiscale dans les pays en développement

Composition du jury

Directeur de thèse
Jean-François Brun, Maître de conférences-HDR, Université Clermont Auvergne

Rapporteurs
Christopher Adam, Professeur, St. Cross College
Lisa Chauvet, Professeur, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne

Suffragants
Jean-Louis Combes, Professeur, Université Clermont Auvergne
Ousmane Samba-Mamadou, Directeur général du COFEB

Résumé

Ces dernières années, la plupart des pays en développement sont confrontés à la nécessité de concilier deux impératifs : d’une part, une demande sociale forte qui nécessite un besoin de ressources publiques supplémentaires, et d’autre part le désarmement tarifaire consécutif aux politiques d’ouverture commerciale, qui les prive de la majeure partie de leurs recettes budgétaires.

D’où l’impérieuse nécessité pour ces pays d’assurer une transition dans la structure de leur prélèvement public c’est à dire de transférer la pression fiscale du commerce extérieur vers la fiscalité domestique. Cette thèse s’intéresse à cette problématique et vise à étudier les conditions de réussite d’un tel phénomène dans les pays en développement au travers de quatre essais empiriques.

Le premier essai concerne le rôle de la TVA et des droits d’accises dans une première vague de transition. La TVA étant un impôt neutre et à très large assiette fiscale, cette dernière a été suggérée comme outil majeur pour réussir le transfert des ressources publiques du cordon douanier vers la fiscalité domestique et en complémentarité avec les droits d’accises. Nos investigations empiriques soutiennent cette assertion théorique et montrent que le couple TVA-accise joue bien ce rôle de substitut aux recettes de porte en quasi baisse suite au démantèlement tarifaire dans les pays. Néanmoins le rôle d’appui de la TVA et des droits d’accises est limité à partir d’un certain seuil de baisse des recettes de porte, qui traduit aussi le fait que le potentiel de mobilisation fiscale par la TVA dans ces pays est limité et qu’il faudra s’en préoccuper.

Dans le second essai nous analysons la transition de seconde génération basée sur les impôts directs (impôts sur les revenus et impôts fonciers). Nous trouvons que les impôts directs sont des outils pauvres de transition fiscale dans les pays en développement. Pourtant, nous trouvons que le développement financier est un médiateur certain et incontestable à une politique de transition fiscale de seconde génération basée sur les impôts directs, car permettant de recouper l’information sur les revenus des contribuables et de générer des traces documentaires à l’administration fiscale, qui permettent d’envisager une mise à fiscalisation des contribuables, gage de recettes fiscales directes supplémentaires dans les pays.

Dans le troisième essai, nous nous intéressons à l’effet de la mise en place d’une réforme de transition fiscale sur l’efficience dans la collecte des recettes en menant une étude de cas pour l’union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). Nos résultats supportent l’affirmative, en ce sens que la réforme accroit globalement une mobilisation efficiente des recettes dans la zone UEMOA. Cette efficience entrainerait par ailleurs avec elle une amélioration du climat des affaires dans la zone, suite à la mise en place de cette réforme.

Enfin nous terminons cette thèse par un quatrième essai qui interroge quant à lui les impacts distributifs et de pauvreté d’une réforme de transition fiscale basée sur la TVA. Quoique les résultats montrent une incidence régressive de la réforme sur le revenu des ménages, une redistribution par la dépense aurait le mérite d’atténuer l’incidence sociale de cette stratégie de réforme sur le revenu des contribuables.

Mots-clés

Transition fiscale, tva, accises, pays en développement, taxes sur le commerce extérieur, impôt sur le revenu, impôt sur les sociétés, impôt foncier, fiscalité, potentiel fiscal, effort fiscal, exonérations, administration fiscale, coordination fiscale, harmonisation, climat des affaires, pauvreté, inégalités, réforme fiscale, développement financier, internet, analyse des frontières stochastiques, efficience, contrôle synthétique, scores de propension, modèle 2SLS-IV, GMM, Probit et Logit, équilibre général calculable, micro-simulation.

theses.fr/en/s190490