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Soutenance de Jennifer Hinton

Publié le 10 février 2021 Mis à jour le 10 février 2021
Date
Le 11 février 2021 De 14:30 à 17:00

Soutenance de thèse

Relationship-to-Profit: A Theory of Business, Markets, and Profit for Social Ecological Economics

Composition du jury:

Directeurs de thèse
Sarah E. CORNELL, Associate Professor, Stockholm University
Arnaud DIEMER, Associate Professor, Université Clermont Auvergne

Rapporteurs
Max KOCH, Professor, Lund University
Alain ALCOUFFE, Emeritus Professor, Université de Toulouse1 Capitole

Résumé

Comment la relation des entreprises avec le profit affecte-t-elle la soutenabilité sociale et écologique? De nombreux spécialistes du développement durable ont identifié la course au profit comme un moteur clé de l'exploitation sociale et de la destruction de l'environnement. Pourtant, les études mettent rarement en question la nécessité de cet impératif de profitabilité. L'existence très répandue de formes d'entreprises à but non lucratif suggère qu'il existe d'autres façons de penser l’entreprise. Dans cette thèse, je mixe économie institutionnelle etdynamique des systèmes pour mieux comprendre la manière dont les entreprises, les marchés et le profit affectent les performance en matière de durabilité, et cela afin d'expliquer comment des approches alternatives à ces institutions pourraient produire des résultats différents. Le résultat est une nouvelle théorie sur la façon dont la relationship-to-profit (la relation des entreprises vis-à-vis de leur profit) joue un rôle clé dans la soutenabilité d'une économie, et cela car elle guide et contraint les comportements dans une dynamique plus large.Dans l'Article 1, je construis un cadre conceptuel pour mieux comprendre les compromis et les synergies entre le profit et la soutenabilité socio-écologique. Je montre comment les stratégies de recherche de profit peuvent être examinées en fonction de la source de leur profit : les gains d'efficacité ; les contributions volontaires et éclairées des acteurs sociaux ; ou bien d’une exploitation sociale ou/et écologique. Ces sources de profit limitées impliquent deslimites au profit. Par conséquent, pour que les entreprises et les marchés soient soutenables, ils devraient considérer le profit comme un moyen plutôt que comme une fin en soi. Dans l'Article 2, j'explique que le fait que le profit soit vu comme un moyen ou une fin se manifeste à la fois par des objectifs volontaires (si une entreprise poursuit explicitement le profit comme but) et des droits financiers (le droit ou l'obligation de distribuer le profit à des propriétaires privés).Certaines formes d'entreprise encouragent le profit en tant que fin plus que d'autres. Dans l’Article 3, je décris deux idéal-types d'économi, une à but lucratif et l’autre sans, et je décris la dynamique de ces systèmes. Le but juridique, la propriété (i.e. les droits financiers privés), et les structures d'investissement correspondantes des entreprises à but lucratif les encouragent à considérer le profit comme une fin. La recherche d'un gain financier illimité et la distribution privée des profits par ces entreprises tendent àstimuler le consumérisme, la dégradation de l'environnement, les inégalités, la concentration du marché et la corruption économique de la vie politique. Dans une économie à but non lucratif, les entreprises n'ont pas d'objectif de gain financier ni de droits financiers privés. Le profit dans un tel système est utilisé comme un moyen d’atteindre un objectif social. Cela se traduit par des niveaux d'égalité plus élevés et ouvre la voie à des politiques de soutenabilités plus efficaces.La relation au profit n’est pas la seule dimension d’une l'entreprise qui est importante en termes de soutenabilité. Dans l’Article 4, je développe un cadre analytique pour permettre une discussion plus large sur la forme que prendrait une économie post-croissance; plus spécifiquement, je fais la distinction entre cinq dimensions clés de l'entreprise : (1) la relation au profit, (2) la structure juridique, (3) la gouvernance, (4) la stratégie, et (5) la taille ainsi que la portée géographique. Le cadre précise que la relation àbut lucratif guide et contraint toutes les autres dimensions. En tant que tel, cette dimension est essentielle pour aligner repenser l’entreprise de manière soutenable. La théorie développée dans cette thèse explique la manière dont les éléments institutionnels clés des entreprises et des marchés déterminent les résultats de soutenabilité sociale et écologique. Une meilleure compréhension de ces dynamiques permettrait des politiques de soutenabilité plus efficaces.

Mots-clés

Soutenabilité, développement durable,économie durable, entreprise soutenable,entreprise à but non lucratif, post-croissance, décroissance.

theses.fr/s192185