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Soutenance de Arouna Diallo

Publié le 11 décembre 2020 Mis à jour le 11 décembre 2020
Date
Le 16 décembre 2020 De 14:00 à 16:00

Soutenance de thèse

Analyse économique de la pauvreté énergétique : Le cas de la Côte d’Ivoire

Jury

Directeurs de thèse
Pascale Combes-Motel, Professeure, Université Clermont Auvergne
Sonia Schwartz, Professeure, Université Clermont Auvergne
Alban Alphonse Ahoure, Maître de Conférences Agrégé, Université Felix Houphouët Boigny

Rapporteurs
Valérie Berenger, Professeure, Université de Toulon
Dorothée Charlier, Maître de Conférences- HDR, Université de Savoie

Suffragant
Zié Ballo, Professeur, Université Felix Houphouët Boigny

Résumé

La fourniture de services énergétiques est reconnue comme un fondement essentiel pour l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) à l’horizon 2030. L’Afrique Sub-Saharienne compte le plus grand nombre de personnes énergétiquement pauvres : plus de 600 millions de personnes qui n’ont pas accès à l’électricité et plus de 905 millions de personnes qui continuent d’utiliser la biomasse traditionnelle pour satisfaire leurs besoins énergétiques en matière de cuisson, en particulier dans les zones rurales (IEA, 2019). Cette thèse contribue à la littérature analysant le lien entre la pauvreté énergétique et le développement. Elle étudie le cas particulier de la Côte d’Ivoire dont le taux d’accès à l’électricité est un des plus élevés en Afrique de l’Ouest et en Afrique Sub-Saharienne.
Le premier chapitre dresse un état des lieux de la situation énergétique en Côte d’Ivoire. L’analyse documentaire met en évidence que malgré le déploiement des différents programmes énergétiques passés et en cours dans le pays, beaucoup d’efforts restent à faire pour atteindre l’objectif de fournir de l’énergie en quantité et en qualité à tous.

Le deuxième chapitre construit un indicateur multidimensionnel de pauvreté énergétique adapté aux conditions économiques et sociales de la Côte d’Ivoire en vue de mesurer l’étendue et l’ampleur de ce phénomène dans le pays. L’analyse quantitative montre que la pauvreté énergétique touche près de 66% de la population en Côte d’Ivoire avec de fortes disparités entre le milieu rural (91% de la population rurale) et le milieu urbain (40% de la population résidant en ville). Ensuite, le chapitre met en lumière les déterminants de la pauvreté énergétique. Les résultats économétriques indiquent que les caractéristiques socio-économiques du chef de ménage, le lieu de résidence, le pouvoir de négociation des femmes et la composition du ménage sont les principaux déterminants de la pauvreté énergétique. Cette étude conclut qu’un effort substantiel des pouvoirs publics et des bailleurs de fonds est encore nécessaire pour permettre aux ménages d’avoir accès à une énergie propre.

Le Chapitre 3 étudie les déterminants des choix énergétiques des ménages pour la cuisson. Nos résultats indiquent que l’âge, le statut marital et la distance à la ville principale affectent négativement le choix en faveur du gaz de pétrole liquéfié (GPL) comme principal combustible de cuisson par rapport au bois de chauffage en Côte d’Ivoire. À l'inverse, vivre en zone urbaine, dans une maison moderne, dans un ménage dirigé par une femme, un chef de ménage ayant un niveau de scolarité élevé, une richesse du ménage plus élevée, l'accès à l'électricité et la possession d'une cuisinière à gaz a un effet positif sur l'adoption du GPL comme principal combustible de cuisson. Nous proposons de renforcer le soutien à l’utilisation du GPL. Pour motiver le ménage à utiliser des combustibles propres pour la cuisine, les décideurs politiques pourraient renforcer les politiques de réduction de la pauvreté, augmenter l'offre d'éducation et rendre le GPL disponible dans tout le pays.

Le Chapitre 4 s’intéresse à l’effet de l’accès des ménages à l’électricité sur le niveau de pauvreté en Côte d’Ivoire. Les résultats indiquent qu’il existe un effet positif et significatif de l'accès à l'électricité sur les dépenses de consommation par habitant. Nous montrons qu’avoir accès à l'électricité accroit les dépenses de consommation par habitant des ménages de 5,2% à 23,3%. Par ailleurs, nos résultats soulignent également que plus le taux régional d'accès à l'électricité est bas, plus le taux de pauvreté régional est élevé. Les différents résultats de l’étude appellent à des politiques de lutte contre la pauvreté énergétique telles que : la promotion les énergies renouvelables, l’amélioration d’un cadre institutionnel favorable aux énergies renouvelables, l’extension de l'accès au système solaire domestique aux zones hors réseau et la mise en oeuvre des mesures incitatives pour l’usage des énergies renouvelables (la réduction des taxes douanières et fiscales sur les équipements permettant la production d'énergies renouvelables).

Mots-clés

Pauvreté énergétique, Programme d’Electricité Pour Tous (PEPT), Programme National d’Electrification Rurale (PRONER), Multidimensional Energy Poverty Index (MEPI), Deprivation, modèle logistique, Côte d’Ivoire, combustible de cuisson, logit Multinomial, accès à l’électricité, pauvreté, décomposition d’Oaxaca-Blinder, Enquête Niveau de Vie.

theses.fr/s181635