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Moulaye Bamba, doctorant spécialiste des finances publiques

Publié le 29 juillet 2020 Mis à jour le 27 novembre 2020
Date(s)

le 30 juillet 2020

PHDDOCTALK. Moulaye analyse les impacts macroéconomiques des politiques budgétaires.

Son objectif est d’étudier ces politiques pour les optimiser, et de préconiser des mesures destinées aux décideurs en vue d’améliorer l'état des finances publiques, en particulier en termes de gestion des dépenses publiques.


Sa thèse

Avec ses directeurs de thèse, Jean-Louis Combes et Alexandru Minéa, Moulaye Bamba a choisi de mener une analyse comparative des politiques budgétaires menées par différents pays afin d’examiner comment les États peuvent améliorer leur situation financière tout en préservant les conditions économiques et sociales de leur pays.

Dans son 1er chapitre (publié par Applied Economics), il analyse les politiques d'ajustement budgétaire qui ont pour objectif d'améliorer les finances des États soit en augmentant les impôts, soit en réduisant les dépenses. La littérature a mis en évidence une tendance des États à choisir la deuxième solution.. Mettre en place une politique d'austérité est efficace, mais cela peut provoquer des crispations politiques et sociales. Dans ce cas, comment les États font-ils l’arbitrage entre les différentes catégories de dépenses à réduire ?

Dans le 2e chapitre de sa thèse, Moulaye constate que les États ont tendance à améliorer le rendement de leurs investissements quand ils dépensent moins. Dans ce cas, ils optimisent l'utilisation des budgets, les services publics améliorent leur fonctionnement, et ainsi, on observe une réelle amélioration organisationnelle et une meilleure gestion des budgets.

Dans les deux derniers chapitres, il se focalise sur les pays en développement, en particulier les pays africains. Le chapitre 3 a pour ambition d’évaluer la gestion des investissements publics dans la zone UEMOA. Les membres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont lancé des politiques d'investissement ambitieuses depuis le début des années 2000 afin de rattraper leur retard en infrastructures. Pour financer ces investissements, les États ont de plus en plus recours à la dette - domestique et extérieure. Effectivement, ils font face à de fortes contraintes qui pèsent sur la mobilisation des ressources, et sont confrontés à la réduction des aides au développement.

Moulaye démontre que les États de l’UEMOA sont moins efficients dans la gestion des investissements par rapport aux pays d’Asie et d’Afrique Subsaharienne. Il constate entre autres que le choix du mode de financement de l’investissement, en particulier entre la dette extérieure et interne, a un impact non négligeable sur la bonne gestion des investissements publics. Pour améliorer l’environnement économique et favoriser le succès de ces investissements, les pays de l'UEMOA prennent des mesures qui favorisent le climat des affaires, et mettent en place des politiques de lutte contre la corruption.

Dans le 4e chapitre, il propose un modèle d'équilibre général stochastique (DSGE) pour plusieurs pays africains afin d'analyser l'impact de la hausse des dépenses publiques sur la croissance des États. Ce modèle est appliqué à l’économie sud-africaine. Moulaye démontre qu'augmenter les dépenses publiques n'est pas la solution miracle pour stimuler la croissance contrairement aux idées reçues.

Son parcours

Après un bac scientifique, Moulaye intègre l'Institut Universitaire d'Abidjan en sciences économiques puis rejoint l'École nationale supérieure de statistique et d'économie appliquée (ENSEA Abidjan) où il développe ses compétences en analyse et gestion des données. Après avoir réussi le concours d’entrée en magistère de l’École d’Économie (Université Clermont Auvergne) où il applique ses connaissances en mathématiques et statistiques à l'économie du développement. Dans le cadre de ce magistère, il effectue un stage au Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) où il travaille sur l’investissement d’impact, l’intégration économique du secteur informel et sur les technologies innovantes adaptées aux objectifs du développement durable (ODD). Dans le cadre du parcours recherche, il analyse l'efficience des investissements publics pour les pays de l'UEMOA lors d'un stage à la BCEAO. Ce premier travail sur les investissements a inspiré et nourrit toujours son projet de recherche.

Grâce à ses résultats remarquables en magistère et à son parcours, il obtient un contrat doctoral au Cerdi. En thèse, il approfondit sa connaissances des mécanismes, et du fonctionnement des institutions en charge des politiques budgétaires tout en réfléchissant aux politiques à mener.

Moulaye a déjà une solide expérience professionnelle notamment en tant que consultant à la Banque mondiale et à la Banque africaine de développement (BAD) où il a participé à la mise en place d’un nouveau modèle de soutenabilité de la dette en intégrant l’investissement et le capital public (“DIG model”) . Il a d’ailleurs contribué au dernier rapport sur les Perspectives économiques en Afrique (African Economic Outlook 2020).

Moulaye a travaillé récemment au sein du département “Macroeconomics, Trade, and Investment (MTI)” de la Banque mondiale dans le cadre du programme "World Bank Group Africa Fellowship Program". Il y a mené des études sur plusieurs pays (Sierra Leone, Ghana et Libéria) pour évaluer leurs politiques budgétaires et faire des recommandations. Moulaye a conduit de nombreux projets au sein de plusieurs institutions internationales, et a également approfondit les sujets de recherche sur lesquels il travaille en tant que doctorant au Cerdi.

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