Apprendre à la maison et développement des enfants

Publié le 22 février 2021 Mis à jour le 9 avril 2021
Date(s)

le 22 février 2021

Résultats d'une enquête menée en France et en Italie au printemps 2020.

Dans le contexte de la pandémie mondiale liée à la Covid-19, les écoles, collèges et lycées ont été fermés si tôt le premier confinement décrété en mars 2020. Cette situation inédite et imprévisible a obligé les acteurs institutionnels, les professeurs,les familles et les élèves à adapter leurs comportements en poursuivant l’apprentissage et l’enseignement.De nombreuses hétérogénéités en matière de continuité de l’enseignement et d’enseignement à distance ont alors émergés, parfois à l’intérieur de mêmes territoires, comme de mêmes écoles entre devoirs à la maison, suivi pédagogique auprès des parents, envois de vidéos pédagogiques ou cours à distance via des applications.

En utilisant les réseaux sociaux et le mass mailing à des écoles, les auteurs de cette étude ont recueilli auprès de familles italiennes et françaises des informations relatives à leur vie quotidienne avant et pendant le confinement. Collectées en avril et sur la première partie de mai 2020,ces données reflètent ainsi la situation vécue sous le prisme de l’adulte répondant du ménage qui est le plus souvent la mère,bien que l’objet de l’étude ne cible pas uniquement celle-ci.Au total, 3272 enfants français et 4477 enfants italiens de moins de 18 ans vivant avec leurs parents composent notre échantillon.

Dans ce travail de recherche, les auteurs analysent en quoi le confinement et la fermeture des lieux éducatifs ont affecté l’évaluation de la santé émotionnelle et les progrès scolaires des enfants par leurs parents. Ils trouvent que le confinement du printemps 2020 a en moyenne dégradé l’apprentissage des élèves de tous les niveaux. Les garçons en ont plus pâti que les filles,ainsi que les enfants dont les parents ont de faibles niveaux scolaires. Les auteurs observent aussi des différences significatives entre pays. En Italie, les enfants en maternelle sont ceux qui semblent avoir le plus souffert des fermetures d’établissement, tandis qu’en France, les lycéens et collégiens semblent avoir été les plus lésés par la situation. Les moyens d’apprentissage à distance ont eu des effets hétérogènes sur les élèves, ceux suivant les cours en ligne (sur plateforme ou application dédiée) étant nettement moins touchés par les effets néfastes du confinement sur leurs apprentissages.Concernant la stabilité émotionnelle des enfants, les auteurs soulignent que ce sont les plus jeunes qui demeurent les plus touchés par le confinement (en dessous de 6 ans), bien moins en capacité,que leurs aînés, de maintenir un lien, même virtuel avec leurs camarades.

En matière de politique publique, cette étude souligne le rôle essentiel joué par l’école et l’éducation en présentiel. Elle met aussi en relief la nécessité de maintenir le plus longtemps possible les enfants à l’école, et ce malgré la tension apportée par la situation sanitaire et/ou la pression de l’opinion publique. En outre, une fermeture des établissements scolaires ne devrait s’accompagner que d’un suivi pédagogique utilisant au maximum les moyens techniques de l’enseignement à distance, via des cours en ligne, permettant d’atténuer la dégradation de l’apprentissage.
 

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