Les conséquences inattendues des transferts monétaires conditionnels sur l'apprentissage au Maroc

Publié le 10 janvier 2024 Mis à jour le 23 avril 2024
Date(s)

le 10 janvier 2024

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Les conséquences inattendues des transferts monétaires conditionnels sur l'apprentissage au Maroc

Les études empiriques sur les programmes de transferts monétaires conditionnels ont à plusieurs reprises révélé des effets positifs sur la scolarisation, mais des effets contrastés sur l'apprentissage. Ces résultats laissent perplexe, car les effets positifs sur la scolarisation laissent présager des gains d'apprentissage évidents, et les programmes de transferts monétaires conditionnels ont généralement été motivés par l'objectif ultime d'améliorer le capital humain et de rompre la transmission intergénérationnelle de la pauvreté. Les explications existantes concernant l'absence de gains d'apprentissage clairs sont liées au court-termisme de la plupart des évaluations, qui sont peut-être effectuées trop tôt pour que les effets se matérialisent.

Dans un article récent (Gazeaud et Ricard, 2024), nous proposons et évaluons une autre explication à l'énigme apparente de l'impact important des programmes de transferts monétaires sur la scolarisation mais pas sur l'apprentissage. Motivés par les rapports selon lesquels "schooling is not learning", nous nous concentrons sur les facteurs liés à l'offre éducative et suggérons que lorsqu'aucune mesure d'accompagnement n'est prise pour gérer le plus grand nombre d’élèves scolarisés, l'introduction d'un programme de transferts monétaires conditionnels peut détériorer la qualité de l'éducation et donc limiter l'apprentissage pour les enfants qui iraient à l’école en l’absence du programme.

Lire l'article en anglais

Référence :
Gazeaud, J. & Ricard C. (2024) "Learning effects of conditional cash transfers: The role of class size and composition." Journal of Development Economics, Vol.166, January, 103194.


Illustration © Antonio Cinotti - Flickr