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Soutenance de thèse de Mahamady Ouedraogo

Publié le 16 novembre 2023 Mis à jour le 17 novembre 2023
Date
Le 21 novembre 2023 De 16:00 à 18:00
Lieu(x)
Pôle Tertiaire - Site La Rotonde - 26 avenue Léon Blum - 63000 Clermont-Ferrand

Salle Pascal, 313

Économie et économie politique des ressources naturelles dans les pays en développement

Économie et économie politique des ressources naturelles dans les pays en développement : Essais sur le secteur privé, les politiques environnementales et la déforestation


Mahamady Ouedraogo
CERDI, Université Clermont Auvergne

Composition du jury

Alban Ahoure Professeur, Université Houphouet Boigny de Cocody, Côte d’Ivoire 
Phu Ngyen-Van, Professeur, Université Paris Nanterre, France 
Jean Louis Combes, Professeur, Université Clermont Auvergne, France 
Bernadette Dia Kamgnia, Maitre de Conférences, Agrégé des Sciences Economiques, CIRES, Côte d’Ivoire 
Théophile Azomahou, Professeur, Directeur de thèse, Université Clermont Auvergne, France
Bertrand Laporte, Maître de conférences-HDR, Directeur de thèse, Université Clermont Auvergne

Résumé

Les ressources naturelles portent à la fois l’espoir et le désespoir d’un développement basé sur celles-ci. Certains pays comme le Botswana se sont basés sur ces ressources pour bâtir leur prospérité économique ces cinquante dernières années alors que d’autres comme le Venezuela ou la Sierra Leone ont stagné ou même basculé dans des cycles de violence après la découverte de ces ressources. Ce paradoxe appelé malédiction des ressources naturelles a fait l’objet d’importante recherche en économie du développement. Cependant, l’impact des ressources naturelles sur le secteur privé a fait l’objet de peu d’intérêt dans la mesure où la rente tirée de ces ressources reviennent en grande partie à l’Etat. Pourtant, les effets adverses de la découverte des ressources naturelles comme le syndrome hollandais, la corruption et le comportement de captation de la rente affectent directement le secteur privé, moteur de la croissance. Par ailleurs, le contexte de changement climatique pousse les pays à adopter des politiques de transition énergétique. Ces politiques accroissent la demande des ressources minérales essentielles à la production d’énergie verte. Piégés entre attrait des investisseurs et protection de l’environnement, les pays en développement se font la concurrence. Tout comme le changement climatique pour lequel les pays africains souffriront des conséquences malgré une contribution insignifiante aux émissions mondiales, la transition énergétique pourrait se faire au prix d’un désastre environnemental si la régulation fait défaut. Cette thèse, dédiée à cette problématique, s’intéresse dans une première partie au secteur privé et dans une deuxième partie à l’environnement et aux politiques environnementales.

Le chapitre 1 analyse l’effet de la dépendance aux ressources naturelles sur la productivité des entreprises manufacturières. Il montre que la dépendance aux ressources naturelles a un effet négatif sur la productivité des entreprises. Le mécanisme passe par la volatilité du taux de change effectif réel et la corruption. Les pays dépendants des ressources naturelles devraient : (i) envisager des réformes qui créent des liens en amont et en aval entre les entreprises domestiques et le secteur extractif; (ii) combattre la cor- ruption ; et (iii) mettre limiter les effets des chocs sur le taux de change effectif réel.

Le chapitre 2 étudie la relation entre les ressources extractives et le capital public dans les pays en développement. Les résultats montrent que les ressources extractives exercent un effet positif sur le capital public en partenariat public-privé tandis que leur effet sur le capital public de “pleine fourniture publique” est négatif. Ces résultats mettent en lumière le fait qu’un comportement de recherche de rente peut motiver les dépenses d’investissement public dans les pays riches en ressources.

Le chapitre 3 emprunte la littérature sur la concurrence fiscale et la régulation. Il examine si les pays africains dépendant des ressources minières sont engagés dans une interaction stratégique dans leur engagement environnementaux en utilisant deux mesures : une politique de jure et une politique de facto. Nos résultats confirment que les pays adoptent un comportement stratégique en réponse à la politique environnementale de leurs voisins. Ce comportement stratégique conduit à une augmentation de la régulation environnementale de jure (race to the top) et à une baisse de la régulation de facto (race to the bottom).

Le chapitre 4 étudie le lien entre l’exploitation minière et la déforestation en Afrique en utilisant un cadre d’économétrie spatiale. Les résultats suggèrent que l’exploitation minière augmente la déforestation tandis que la politique environnementale contribue à réduire la déforestation. Une augmentation de la rente minière d’un point de pourcent- age du PIB entraîne une perte de forêt d’environ 50 km2. En outre, la communauté économique régionale a des effets hétérogènes sur la déforestation.

Mots-clés

économie politique, ressources naturelles, Afrique, déforestation, environnement

www.theses.fr/s363477