Salle Pascal - 313
Déterminants de l'Industrialisation des Pays de l'Afrique Sub-Saharienne
Kaba Kabinet
Université Clermont Auvergne, CERDI
Banque mondiale
Composition du jury
Mary-Francoise Renard, Professeure des universités, Direction de thèse, Université Clermont Auvergne
Gilles Dufrenot, Professeur des universités, Aix-Marseille Université, Ecole d'Economie de Marseille (AMSE)
Gianluca Orefice, Professeur des universités, Université Paris-Dauphine - PSL.
Jean-Louis Combes, Professeure des universités Université Clermont Auvergne, Laboratoire d’Economie d’Orléans (LEO)
Justin Yifu Lin, Professeur des universités, Université de Pékin
Robert Zymek, Economiste, Fonds Monétaire International
Résumé
La présente thèse étudie les déterminants de l’industrialisation des pays de l’Afrique subsaharienne. Excepté le Chapitre 1 qui concerne l’introduction générale, la thèse s’organise en deux parties: déterminants internes et déterminants externes. La première partie comporte deux chapitres (Chapitre 1 et Chapitre 2) et la seconde partie en comprend trois (Chapitre 3, Chapitre 4 et Chapitre 5).Le Chapitre 2 analyse les effets empiriques des pertes de production causées par les coupures électriques sur l’emploi des entreprises manufacturières en Afrique subsaharienne. Il apparaît que les travailleurs dans l’unité de production sont négativement affectés par les pertes de production que les firmes subissent lors d’une coupure électrique. Par ailleurs, les travailleurs non qualifiés et ceux temporaires sont plus vulnérables aux pertes de production dues aux coupures électriques par rapport aux travailleurs qualifiés. De plus, les coûts de transaction liés à l’utilisation des groupes électrogènes, à un certain seuil, conduisent les entreprises à licencier des employés.
Le Chapitre 3 étudie les impacts des coupures électriques ainsi que ceux de la sous-évaluation du taux de change sur le mouvement des firmes manufacturières entre le marché domestique et le marché des exportations. Nous trouvons qu’à mesure que les coupures électriques dures, les firmes s’orientent davantage vers le marché domestique au détriment du marché des exportations alors que la sous-évaluation entraîne un mouvement opposé. Également, les estimations économétriques montrent que les effets ci-dessus mentionnés sont influencés par certaines caractéristiques liées aux entreprises manufacturières et aux pays.
Le Chapitre 4 traite du lien entre les envois de fonds des migrants et l’accumulation du capital, les ventes et l’emploi des entreprises. Il ressort que les envois de fonds des migrants contribuent à l’emploi et à l’acquisition du capital des firmes manufacturières par les nationaux. Cependant, ces fonds réduisent les ventes des entreprises manufacturières à travers les pressions concurrentielles exercées par les produits manufacturés importés. Des tests d’hétérogénéité révèlent que les résultats ci-dessus sont impactés par quelques spécificités des firmes et des pays.
Le Chapitre 5 réalise une étude empirique et une discussion théorique concernant les effets des politiques industrielles et commerciales sur la transformation structurelle en Afrique subsaharienne. Les discussions théoriques établissent que les politiques industrielles et commerciales ont échoué à industrialiser l’Afrique subsaharienne tandis que qu’elles ont été un déterminant essentiel dans le processus d’industrialisation des pays d’Asie de l’Est. Les analyses empiriques quant à elles suggèrent un impact négatif de l’ouverture commerciale sur la transformation entre le secteur agricole et manufacturier. Par ailleurs, cet effet négatif passe exclusivement par les exportations des ressources naturelles.
Le Chapitre 6 se focalise sur l’influence du commerce Sud-Sud sur l’industrialisation en Afrique. Les comparaisons à travers des statistiques descriptives et des modèles économétriques montrent une corrélation négative entre les exportations totales de l’Afrique vers la Chine et l’industrialisation de la région subsaharienne. Toutefois, cette corrélation est positive dans le cas des autres pays en développement s’agissant de leurs exportations totales vers la Chine.
Mots-clés
Afrique sub-saharienne, commerce international, infrastructure, flux internationaux de capitaux, emploi.
theses.fr/s363274