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Soutenance de thèse d'Ababacar Gueye

Publié le 3 septembre 2018 Mis à jour le 3 septembre 2018
Date
Le 08 octobre 2018 De 14:00 à 16:00
Lieu(x)
Salle Pascal 313 RO, 26 avenue Léon Blum 63000 Clermont-Ferrand

Accès à l'éducation et marché du travail en Afrique subsaharienne

Composition du jury :

Directeurs de thèse :
Martine Audibert, Directeur de Recherche, Université Clermont Auvergne
Théophile Azomahou, Professeur, Université Clermont Auvergne

Rapporteurs :
Jean-Louis Arcand, Professeur, Graduate Institute of International and Development Studies
Nguyen Van Phu, Professeur, Université de Strasbourg

Suffragants :
Simone Bertoli, Professeur, Université Clermont Auvergne
Elise Huillery, Professeur associée, Université Paris Dauphine

Résumé de la thèse:

Comparée aux autres régions du monde, l’Afrique subsaharienne accuse un retard important sur le plan de la réduction de la pauvreté et du développement humain en général. Le faible accès à l’éducation couplé au faible dynamisme du marché du travail, marqué par la pléthore d’emplois vulnérables, y sont pour beaucoup. En 2016, en Afrique subsaharienne, un enfant sur trois n’est pas scolarisé et plus de sept travailleurs sur dix occupent des emplois vulnérables. Cette thèse propose trois études empiriques pour mieux comprendre d’une part, l’accès à l’éducation en Afrique subsaharienne et d’autre part, l’impact de l’accès à un emploi décent sur la réduction de la pauvreté. Le chapitre 1 s’intéresse au rôle que jouent les interactions sociales dans les décisions de scolarisation des enfants en milieu rural au Sénégal à partir des données d’un suivi démographique. Cette étude utilise le système de castes au Sénégal et la proximité géographique pour construire des groupes sociaux. Les résultats montrent que l’appartenance à un groupe social détermine fortement la scolarisation des enfants. Trois mécanismes pourraient expliquer cet effet des interactions sociales : les normes sociales, la perception des rendements de l’éducation et des effets d’entraînement. Le chapitre 2 cherche à analyser si les orphelins d’une part, et les non-orphelins qui ne vivent pas avec leurs parents biologiques d’autre part, sont désavantagés en termes d’accès à l’éducation et de travail des enfants. Pour cela, j’exploite les données d’une enquête en panel collectée dans des zones rurales en Tanzanie. Les résultats montrent que les orphelins de père et les orphelins de père et de mère reçoivent moins de dépenses d’éducation mais ne sont pas désavantagés en termes de scolarisation ou de travail des enfants. Par contre, les orphelins de père qui résident avec leurs mères, reçoivent en moyenne les mêmes dépenses d’éducation que les autres enfants et ont plus de chances d’être scolarisés. En moyenne, les enfants non-orphelins qui sont confiés ne sont pas différents des enfants vivant avec leurs parents biologiques en termes d’éducation et de charges de travail. Ces résultats suggèrent une absence de discrimination envers les orphelins et les enfants confiés, mais une baisse des ressources allouées aux orphelins de père qui pourrait entraver leur éducation. Enfin, le dernier chapitre s’intéresse à la situation du marché du travail au Sénégal. Il tente d’analyser la meilleure stratégie pour réduire la pauvreté entre l’accès à un emploi décent au Sénégal ou la migration à l’étranger. Les résultats indiquent que l’accès à l’emploi décent et la migration ont tous les deux un impact important sur la réduction de la pauvreté, mais ces deux impacts ne sont pas significativement différents en termes d’ampleur. Toutefois, l’accès à l’emploi décent favorise les dépenses d’éducation des enfants contrairement à la migration qui a peu ou pas d’effets sur les dépenses d’éducation.

Mots-clés: Économie du développement ; Éducation, Marché du travail, Travail des enfants, Interactions sociales, Orphelin, Confiage, Pauvreté, Migration, Afrique subsaharienne.